Ça n’a pas été pour moi une année comme les autres. D’une part, c’était la première année où j’habitais seule puisque j’avais mon petit studio rien qu’à moi et je changeais complètement de cap dans mes études puisque je laissais tomber l’informatique pour me lancer dans l’enseignement ^^
Je ne saurais pas bien dire ce qui m’a fait choisir cette voie plutôt qu’une autre, j’ai simplement écouté mon cour . Je voulais un métier humain, où je puisse être utile aux autres et pouvoir aider les enfants à devenir de futurs adultes réfléchis, cultivés, autonomes et responsables et bien.. ça me tentait drôlement :o)
Le documentaire Être et Avoir a fini de me décider. Simple mais très touchant à la fois avec cet instituteur et ces petits bouts de chou tous différents (avec forcément un petit coup de cœur pour le petit Jojo) …
J’ai fait cette année de préparation à l’IUFM de Nîmes. Le cadre était agréable et les profs vraiment sympas et intéressants. On a démarré sur les chapeaux de roues. Je ne quittais pas le premier rang, que ça soit en cours magistral ou en TD alors que j’avais passé mes années d’étude au dernier rang de la classe, bien à l’abri du regard des profs ^^ Mine de rien, je me suis rendue compte que ça changeait beaucoup de choses d’être au premier rang ! Quand on sort de cours, on a retenu bien plus de choses que quand on est au fond, ça fait un peu moins de travail à la maison !
Les premiers temps, donc, j’ai travaillé d’arrache-pied, tous les soirs en rentrant, les week-ends, et puis, rapidement les premiers doutes arrivent, les remises en question : « Y a tellement de candidats et si peu de postes… », « Il faut savoir tellement de choses.. », « c’est la première fois que je le tente, je n’ai quasiment aucune chance d’y arriver ».. (on nous avait prévenu au début de l’année de ces périodes là, mais bon, tant qu’on n’y passe pas soi-même, on n’y croit pas vraiment, on se dit qu’on va rester motivé toute l’année comme ça ).
En TD, on se rend compte que par rapport à ceux qui ont déjà passé le concours (au moins une fois), on a vraiment un train de retard (voire même tous les trains de la SNCF mis bout à bout !!!). Dans les couloirs, quand on croise des PE2, c’est assez difficile de dire ce que ça peut faire : on vendrait père et mère pour être à leur place! (bon ok, les miens je les aime trop, je les garde ^^) Ils ont réussi ce que nous rêvons de faire : réussir ce satané concours et devenir Professeur des écoles… Pour imaginer la façon dont je les voyais, imaginez-les sur un pied d’estale avec une lumière dorée tout autour d’eux ! (hmm, bon, ça fait un peu sacro-saint PE2, mais c’est assez proche de ce que je pensais en les voyant).
Et donc pour moi, à partir de novembre, j’ai le moral qui a joué le yo-yo : une semaine super motivée, après tout pourquoi je ne l’aurais pas et la semaine d’après, totalement découragée : du premier coup c’est mission impossible ! Et puis, mes amis et ma famille me manquaient, même s’ils étaient tous là pour me soutenir, je n’avais pas beaucoup de temps pour les voir, je ne sortais pratiquement plus.. En bref, il y a eu des moments vraiment très difficiles!
Ce n’est qu’un mois avant le début des écrits que j’ai mis les doutes de côté et que j’ai bossé comme jamais avant je n’avais bossé. Bien entendu, j’avais bossé avant, et même bien et régulièrement, mais pas à fond, je savais que je n’aurais pas tenu le rythme de toute façon. J’avais besoin de me relaxer à côté. A partir de mars/avril j’ai donc officiellement cessé toute vie sociale (enfin presque, je me réservais tous les vendredis soirs avec Élodie, une de mes meilleures amies). Je me levais tôt pour bosser toute la journée jusqu’à l’heure de manger le soir et je me couchais, la tête pleine des révisions de la journée.
Bizarrement, pour les écrits j’ai eu l’impression qu’à peine commencés ils étaient déjà finis. Je venais de bosser comme une folle PENDANT DES MOIS, pour quelques heures d’épreuves à peine… C’est assez bizarre comme sensation..
Après quelques jours de repos nécessaires et bien mérités, je me suis mise à réviser les oraux. C’est d’autant plus difficile quand on ne sait pas encore si oui ou non, on y va à ces fameux oraux ^^
A ce moment là, c’est comme les derniers 100m du 1500m. C’est là que c’est le plus dur, on ne vit plus que pour ça, on est à bout, on ne sait même plus comment on tient le coup, mais on tient, parce qu’on sait que c’est ce métier que l’on veut faire!
J’ai appris le résultat d’admission par téléphone sur la plage (même si je ne pensais qu’à ça depuis la fin des épreuves, le fait de me ronger les sangs devant l’écran de mon PC toute la journée n’aurait rien changé au résultat… donc autant profiter de la plage et du beau temps pour passer le temps ^^). Après m’être jetée à l’eau en criant (ben oui c’est comme au foot quand on marque un but, il faut bien évacuer le trop plein d’adrénaline ;o) ), je suis redescendue de mon petit nuage. J’avais du mal à réaliser ce qui m’arrivait réellement, à me dire que ça y était, j’avais réussi ce concours et que j’allais pouvoir être enseignante !!!!
J’ai une sincère pensée pour toutes celles et ceux qui ont eu le même chemin que moi mais pas le même résultat et je leur souhaite toute la chance et la réussite possible pour la suite.
Et à tous ceux qui vont le tenter l’an prochain pour la première fois, accrochez-vous, si c’est vraiment ce que vous voulez faire, ne vous laissez pas décourager! Vous aurez vos moments de doutes, des baisses de moral, parfois l’envie de laisser tomber, c’est normal, on y est tous passés. Mettez les doutes de côté et repartez encore plus fort, le jeu en vaut la chandelle !