Bonjour à tous !
Aujourd’hui, j’ai entre les mains un nouveau manuel des Éditions Retz. Encore une fois, j’ai pu choisir dans leur catalogue un ouvrage qui m’intéressait. Après avoir entendu parler plusieurs fois de Lectorino & Lectorinette de Sylvie Cèbe et Roland Goigoux sur les blogs de plusieurs collègues de la CPB, j’étais impatiente de le feuilleter.
Déjà, on ne présente plus les auteurs, très connus des collègues de maternelle pour leur célèbre Phono & Catego. Pour ma part, je les ai découverts grâce à un petit livre qui m’avait été vivement conseillé par un maitre de CP de ZUP : Apprendre à lire à l’école. Quelle bonne idée il a eu, c’était un des sujets qui a été abordé lors de mon entretien professionnel au concours !
Ce que j’aime chez ces auteurs, c’est leur travail étroit avec les chercheurs (ils sont eux-même chercheurs) et les allers-retours qu’ils font entre le terrain et la recherche (: avant que l’ouvrage ne soit publié, il est testé par de nombreux enseignants), afin de nous permettre de faire évoluer nos pratiques pédagogiques dans le sens des dernières découvertes tout en nous proposant des ouvrages avec des vrais outils pour la classe !
Lectorino & Lectorinette s’appuie donc sur le postulat suivant :
Pour permettre à nos élèves de développer leur compréhension des textes, il est nécessaire de leur faire développer 4 compétences « au service d’un seul et même but que nous jugeons central : former de jeunes lecteurs autonomes, stratégiques, flexibles et capables de prendre en charge et de contrôler leur activité de lecture, sans l’aide de l’enseignant« .
- Les compétences de décodage : travail de fluence : j’ai découvert la fluence grâce à Cypher qui l’utilisait déjà depuis un moment dans sa classe. La fluidité de lecture est nécessaire à une bonne compréhension (mais pas suffisante, nous le verrons par la suite). En dessous d’un certain seuil de fluence, les enfants n’accèdent pas à la compréhension de ce qu’ils lisent : ils mettent tous leurs efforts sur le déchiffrage.
- Les compétences lexicales : chez mes élèves, la plus grande lacune que j’ai constatée était au niveau du vocabulaire. Comment leur demander d’expliquer un texte, une histoire quand la plupart des mots leur sont inconnus ? Il s’agit donc de donner des outils aux élèves pour les aider à deviner le sens des mots clés des histoires qu’ils lisent afin de comprendre le sens général du texte.
- Les compétences narratives : il s’agit ici d’apprendre aux élèves à « fabriquer un film » de ce qu’ils lisent, à traduire l’histoire avec leurs propres mots à travers diverses activités « visant explicitement à leur apprendre à le faire« .
- Les compétences inférentielles : afin de comprendre une histoire, les enfants doivent être capables de deviner « les états mentaux » des personnages, leurs émotions, leurs buts, même si ceux-ci ne sont pas clairement écrits dans le texte. Pour cela, ils peuvent s’appuyer sur leur vécu (« sa base de connaissances« ) et sur les informations présentes dans le texte (dans ce qui a déjà été lu).
Tout ceci n’est qu’un petit résumé très succinct de la partie théorique de Lectorino & Lectorinette que j’ai trouvée passionnante. Si vous faites l’acquisition de cet ouvrage, je vous conseille vivement de ne pas passer à côté pour bien comprendre les tenants et les aboutissants de la méthode ! D’ailleurs, Retz met à votre disposition TOUTE la partie théorique : Lectorino & Lectorinette – Toute la théorie.
Lectorino & Lectorinette est découpé en 6 modules qui s’appuient sur des albums de littérature jeunesse tels que : Max et les maximonstres, Le joueur de flûte de Hamelin, Un petit frère pas comme les autres, La Fiole à turbulon, Nasreddine et son âne, Un lièvre annonce un tremblement de terre.
Au travers de ces modules, les élèves apprendront à lire l’implicite (ce que les personnages pensent, ressentent), à suivre le fil de l’histoire (afin de pouvoir la mémoriser et la raconter à quelqu’un ne la connaissant pas), à comprendre les inférences causales (pourquoi ce personnage fait-il cela, réagit-il ainsi ?), à reformuler et à suppléer (et ne pas rester bloqués par des mots inconnus) et enfin apprendre à traiter des questionnaires de lecture pour montrer qu’on a compris. Le dernier module permet de faire le point sur tout ce qu’on a appris. Pour cela, les élèves seront confrontés à une évaluation internationale. Quoi de mieux pour se rendre compte de ce que l’on sait faire à présent ! Voici la première séance du module 1, pour vous faire une idée plus précise du contenu !
– Les séances sont très détaillées et il y a de nombreuses explications en marge qui viennent étayer les différentes étapes (des exemples, des compléments d’explications, des petits jeux, des astuces).
– Le CD-Rom qui accompagne la méthode et dans lequel on retrouve toutes les fiches supports. Il est également possible d’acheter les posters présents sur le CD-Rom pour ceux qui n’auraient pas de TBI.
– Comme les récents ouvrages de chez Retz, il y a de la couleur, c’est beau et ça donne envie !
Je vais tester les premiers modules dans ma classe d’ici la fin de l’année avec mes CE1/CE2. Je suis contente parce que je commence à voir comment mettre en place de manière efficace la lecture dans les niveaux lecteurs : Je commencerai dès le début d’année à travailler la compréhension grâce à Lectorino & Lectorinette, en parallèle je travaillerai plus spécifiquement la fluence (j’utilise Fluence des éditions la Cigale pour cela) et en parallèle des modules 5 et 6, je mettrai en place des lectures suivies avec des questionnaires de compréhension pour leur permettre de réinvestir ce qu’ils ont appris dans Lectorino & Lectorinette.
Je pense d’ailleurs que je retravaillerai les questionnaires que je propose à mes élèves afin de bien prendre en compte ce que j’ai appris grâce à la partie théorique de l’ouvrage : les inférences causales, les états mentaux des personnages, la reformulation…
Si vous avez déjà testé dans vos classes, si vous en parlez sur votre blog, n’hésitez pas à me le signaler, je vous ajouterai dans les liens !
Quelques liens utiles :