Je l’ai reçu avant les grandes vacances, mais j’attendais de l’avoir un peu testé avec mes élèves pour vous en parler. Il s’agit de la collection Storytelling de chez Retz.
J’avais parlé dans un ancien article de mon envie d’aborder l’anglais différemment en classe, à savoir, à partir d’albums afin de mettre les enfants dans des situations de communication réelles. Je pensais à l’époque que cette façon de faire était propre à l’occitan. Or, j’ai découvert grâce à la collection Storytelling que cela se fait en anglais, mais surtout que, ce qu’on appelle la contextualisation en occitan n’est rien d’autre que le Total Physical Response (TPR). Cette méthode a été mise au point par le psychologue américain James Asher.
Le Total Physical Response (TPR) s’appuie sur les principes suivants :
Permettre aux enfants de montrer qu’ils ont compris avant qu’ils soient en capacité de s’exprimer (c’est d’ailleurs un apprentissage dissymétrique : les enfants comprennent beaucoup plus de choses qu’ils ne sont capables d’en exprimer, cela se constate d’ailleurs chez les plus petits au niveau du langage oral),
Associer un geste à un mot, ce qui permet d’associer les intelligences auditives et kinesthésiques (cf. La théorie des intelligences multiples)
Donner le droit à l’erreur et la possibilité de se corriger : si un enfant fait le mauvais geste, il se corrige en observant ses camarades.
C’est un moment dynamique et ludique, les enfants s’amusent beaucoup, ils ont le droit de bouger et ne sont pas juste assis à leur place à répéter.
Enfin, au fil des séances, les enfants passent de la compréhension orale à la production orale : ils sont capables de donner le mot qui correspond au geste et surtout, ils le comprennent.
La collection Storytelling utilise donc systématiquement le TPR en début de séance pour introduire le nouveau vocabulaire et réactiver le vocabulaire déjà acquis. Mes élèves apprécient vraiment ce moment.
Le contenu de la méthode :
L’album « Stone Soup » format A4 avec une couverture rigide cartonnée
Un DVD très riche sur lequel vous retrouverez : les fiches à vidéoprojeter (pour les possesseurs de vidéoprojecteur ou de TBI) ou imprimer , les fichiers audio de toutes les consignes pour les moins à l’aise, de petits clips vidéos à destination de l’enseignant pour bien prononcer le vocabulaire clé, l’album à feuilleter (pour les possesseurs de vidéoprojecteur ou TBI) ainsi que la version animée de l’album qui permet aux enfants d’écouter l’histoire racontée par un locuteur anglais.
Le guide du maitre qui détaille toutes les séances (6 séances en tout)
Les flashcards au format A5 en couleur (sur papier cartonné)
Les masques des personnages (le « poor man » et « the old woman ») afin de permettre aux enfants de jouer l’album !
6 planches A4 en couleur pour jouer au jeu « Happy families » (l’équivalent du jeu des 7 familles) pour travailler le vocabulaire de l’album : soup, potato, pot, onion, stone, sausage/meat et les adjectifs big, small et shiny
L’enseignement des langues passe par la répétition, ce qui pourrait être lassant pour les élèves. De ce fait, cette méthode propose des activités courtes et variées pour chaque séance. Notamment, l’histoire est découpée en chapitres afin de garder le suspens au cours de la séquence.
Enfin, j’ai constaté que mes élèves ne se lassent pas de raconter l’histoire quand ils commencent à la maitriser. Ils sont très fiers de montrer qu’ils comprennent et qu’en plus, ils parlent ! Ils adorent jouer au conteur en prenant le livre et en tournant les pages en même temps que je raconte, puis petit à petit, en racontant eux-mêmes.
Le déroulement des séances se fait plus ou moins selon la même trame :
– Warming up and getting ready : on entre dans l’activité, on réactive le vocabulaire et on découvre les nouveaux mots à l’aide du TPR.
– Telling the story : On avance dans l’histoire en découvrant un nouveau chapitre.
– Working together : On découvre collectivement une structure langagière (open/close the door, May I…. ? Yes, you may…)
– Understanging and writing practice : On travaille sur la compréhension et la production écrite (à partir des fiches proposées).
– Winding up the lesson : On termine la leçon en montrant uniquement les images de la suite de l’album pour susciter des hypothèses sur la suite par exemple.
Ce que j’aime dans cette méthode :
Le côté dynamique et les activités très variées qui évitent de lasser les élèves.
Partir de classiques de la littérature jeunesse avec un langage assez simple pour rester accessible aux enfants.
C’est une méthode clé en main, même si on n’est pas du tout à l’aise en anglais, on peut rapidement mener des séances tout en anglais, surtout si on utilise le DVD qui est vraiment très riche. Le guide du maitre est très détaillé et ce que l’on doit dire est écrit mot pour mot ainsi que les références au DVD.
Les élèves sont en situation de communication réelle puisqu’ils utilisent la langue pour raconter une histoire, la jouer.
Cette méthode couvre les compétences suivantes que j’avais toujours eu du mal à aborder avec les élèves :
- Suivre le fil d’une histoire simple avec les aides appropriées.
- Lire à haute voix de manière expressive un texte bref d’au moins cinq phrases après répétition.
- Raconter une histoire courte travaillée en classe.
- Comprendre des textes courts et simples (au moins 5 phrases) en s’appuyant sur des éléments connus.
- Produire de manière autonome au moins cinq phrases sur des personnages.
Selon moi, il manque cependant une partie concernant l’écrit et j’ajouterai en fin de séquence des petits jeux pour travailler l’orthographe du vocabulaire étudié (mémory, I have… who has … ?, bingo) ainsi qu’une véritable trace écrite. Je publierai ces documents dès que je les aurai réalisés !
Quelques liens utiles :
L’album à feuilleter (vous pourrez découvrir l’histoire intégrale)
La fiche de l’auteur, Antoine Fetet, PE et maitre formateur à la Réunion
Toute la collection Storytelling, disponible dès le cycle 2 !
ça donne envie de se le procurer. Merci pour cette critique de ce support.