Dans l’école des Bisounours où je fais mon remplacement, j’ai trouvé que les CE1 avaient un très bon niveau d’orthographe ! En discutant avec la collègue que je remplaçais, j’ai appris que dès le CP elle leur faisait faire des dictées tous les jours. A côté de ça, ils avaient des mots à apprendre par cœur. Ils étaient tirés de l’échelle Dubois- Buyse.
Sur le site de l’ICEM34, vous pourrez pouviez télécharger une grille reprenant les mots que les élèves du cycle 2 doivent maîtriser (échelons 1 à 9). A chaque fois que l’enfant a bien orthographié un mot de la grille, il colorie une case. Ainsi il peut voir ses progrès et se rendre compte par lui-même des fruits de son travail ! J’ai réalisé ma propre grille avec les mots de cette échelle.
C’est également un bon support visuel pour les parents qui aiment bien savoir où en sont leurs enfants !
A partir de là, j’ai décidé de faire travailler quotidiennement les enfants en production d’écrit : des syllabes simples, puis complexes, des mots lutins (qui n’existent pas mais qui permettent de combiner plusieurs syllabes contenant des sons connus), leurs premiers mots simples puis leurs premières phrases ! L’objectif : s’habituer à écrire ce qu’on entend !
Quand ils entrent au CP, les enfants ont souvent un blocage avec la production d’écrit : ils ont peur de ne pas écrire « comme il faut » ou « sans faute » ! Alors il faut bien leur expliquer que ce n’est pas ce qu’on attend d’eux pour l’instant et rapidement transformer ces moments de production d’écrit en moments de liberté : on écrit pour raconter des choses, pour expliquer. On peut même créer un petit cahier des mots tordus de la classe. Ca aide les enfants à dédramatiser quand ils font des erreurs de codage (Une petite crotte au lieu d’une petite grotte, ça a fait rire tout le monde dans la classe par exemple !)
Une fois que les enfants sont entrés dans la production d’écrit et qu’ils osent écrire sans peur de se tromper, j’introduis le « Trésor des mots ». Chaque semaine, ils ont une liste de 5 mots qu’ils doivent savoir écrire et lire très vite, cette fois, sans erreur. Tous les jours, ils ont une dictée avec des mots du trésor ainsi qu’une petite phrase mettant ces mots en contexte. Une fois terminée, la dictée est corrigée collectivement et les enfants colorient alors leur grille des mots de l’échelle Dubois-Buyse. Pour eux, c’est une vraie récompense et une bonne source de motivation !
Ce travail de production d’écrit, dès le début de l’année, permet aux enfants d’entrer plus rapidement dans la lecture. Mieux ils déchiffrent, mieux ils écrivent et vice et versa !
On a souvent tendance à penser que les enfants sont plein d’imagination, ce qui est le cas, mais ils ne s’en rendent pas toujours compte :o) Alors si vous les mettez devant une feuille blanche… Ils risquent de vite désespérer ! Leur proposer des petites images séquentielles est un bon moyen de les lancer ! Ils peuvent plus facilement laisser libre court à leur imagination !
Enfin, rien de tel que de leur permettre d’éditer leurs histoires sur des petits livres : ça met leur travail en valeur, ça leur apprend à taper à l’ordinateur et ensuite leurs copains peuvent lire ce qu’ils ont inventé ! La boucle est bouclée ! On n’écrit pas pour écrire, mais on écrit pour communiquer !
Dans la classe, tous les petits livres ainsi créés rejoignent la bibliothèque de la classe et sont mis à la disposition de tous !
Mes élèves de CP ont ainsi fait d’énormes progrès ! Ils peuvent écrire sans problème des textes de plusieurs lignes et ils ont bien amélioré leur orthographe !