Bonjour tout le monde !
Aujourd’hui, je voulais partager un album, ou plutôt une collection d’albums, pour aborder la communication bienveillante avec les enfants. Il s’agit des albums écrits par Olivier CLERC aux éditions du Père Castor et illustrés par Gaia BORDICCHIA : « Tu es comme tu es« , « Tu es le jardiner de ton cœur » et le petit dernier « Tu peux y arriver« .
Olivier CLERC est l’auteur de nombreux ouvrages sur le développement personnel et le traducteur notamment de « Les 4 Accords Toltèques transmis à mon enfant » ! J’avais eu l’occasion de lire plusieurs de ses livres et j’ai été très heureuse de découvrir ses albums à destination de nos enfants !
Je vous parlerai plus particulièrement du premier album « Tu es comme tu es » puisqu’il est exploitable avec nos plus jeunes élèves, donc dès la maternelle ! Il est un excellent point de départ à une réflexion en classe sur la gestion de leurs émotions et de leurs conflits à l’école (et en dehors).
Le personnage principal (que l’on retrouvera dans les 2 autres albums) est le lapin Pompon. Dans cette histoire, au fil de ses rencontres, il va recevoir des jugements de la part des autres dont il ne saura pas trop quoi faire et comment les prendre. Il va alors aller en parler à tour de rôle à sa maman et à son papa :
« Maman ! Maman ! Aide-moi, je ne m’y retrouve plus du tout ! Tout à l’heure, une souris m’a dit que j’étais grand. Et juste après, un cheval m’a dit que j’étais tout petit. Je ne peux pas être les deux à la fois quand même ! Alors : je suis grand ou je suis petit ? »
« Papa, Papa ! Explique-moi : tout à l’heure, Ronald le renard m’a traité de méchant… […] Ensuite, Blaise le blaireau m’a dit que j’étais vraiment gentil. Je ne peux pas être les deux à la fois, quand même ! Alors, je suis gentil ou je suis méchant ? »
Ce sont des thématiques qui parlent à nos élèves car pas une journée ne passe sans qu’on entende les habituels « T’es méchant ! » ou « T’es plus mon copain !« , « T’es qu’un bébé !« .
A travers cet album, nous pouvons donner l’occasion à nos élèves (et nos enfants) de prendre du recul sur ces paroles (ces « mots cailloux » comme nous les appelons dans ma classe et à la maison, ces mots qui peuvent blesser plus fort que les coups) et d’apprendre à les interpréter différemment.
Dans la cour, lorsque ces petites phrases sortent et que celui ou celle qui les a reçues vient me trouver, j’essaie de reformuler de cette façon : « Tu as dit à untel qu’il était méchant, ça lui a fait de la peine. Untel n’est pas méchant mais tu es en colère après lui ou peut-être qu’il t’a blessé ou fait de la peine. Est-ce que tu pourrais lui expliquer ce qu’il a fait ou dit qui t’a blessé ?« . Cela permet à chacun d’entendre les émotions de l’autre et d’exprimer les siennes et de faire de l’empathie.
Lors de la discussion de Pompon avec son papa, celui -ci aborde avec lui la façon d’exprimer les choses : « je n’aime pas ça » plutôt que « c’est mauvais« , « je suis fâché quand tu fais ça » plutôt que « tu es méchant de faire ça« .
L’utilisation de la phrase « je suis fâché QUAND… parce que…. » ou « ça me rend triste QUAND…parce que… » permet de sortir du jugement de celui qui est en face et de se concentrer sur les faits. Dans la 1ère formulation, celui qui est jugé comme « méchant » est remis en question dans sa personnalité, dans son être (et de ce fait, on lui retire le pouvoir d’arranger les choses) alors que dans l’autre, c’est une action ou des paroles qui sont critiquées. Ainsi, on ouvre la porte à une réparation ou un changement possible !
La communication bienveillante est un principe auquel je suis très attachée (et pourtant, même pour nous adultes, elle nécessite un véritable effort !). Cette façon de communiquer me semble absolument essentielle à enseigner à nos élèves/enfants et nous devons (comme bien souvent – toujours ?) être les premiers modèles dans la façon dont nous nous adressons à nos élèves/enfants… Pas facile au quotidien, quand la fatigue se fait sentir, on est bien d’accord 😅!
Malgré tout, quand la moutarde me monte au nez, même si le ton est sec et que je suis clairement énervée, j’essaie de focaliser mes propos sur la situation. J’essaie aussi de mettre des mots sur les émotions que ça provoque en moi en expliquant pourquoi. Ce n’est pas toujours parfait, je n’y arrive pas tout le temps (et selon mon état de fatigue, clairement pas du tout !). Quand c’est le cas, j’essaie d’y revenir plus tard, quand l’émotion est retombée.
Bref, cet album est un cadeau pour nous accompagner avec nos élèves sur le chemin de la communication bienveillante. Les illustrations à l’aquarelle sont d’une grande douceur. L’histoire est assez simple pour être comprise par les maternelles, cependant elle est un peu longue. Il est intéressant je pense, de la couper en plusieurs lectures : la rencontre avec la souris et le cheval suivi de la discussion avec la maman (qu’est-ce que ça veut dire être petit ? être grand ? Est-ce qu’on peut être les deux à la fois ?), la rencontre avec le renard et le blaireau suivi de la discussion avec le papa (être gentil ou méchant ? qu’est-ce que ça veut dire ? S’amuser à transformer les mots cailloux de la classe en phrase constructives) et enfin, la rencontre avec la belette permettant à Pompon d’expérimenter (à reprendre ensuite lors de chaque conflit sur le temps de classe ou de récréation, en faisant référence à Pompon !).
A la suite de ce premier album, Olivier CLERC a publié « Tu es le jardinier de ton cœur » (pour aborder le fait que, si nous ne pouvons pas changer les choses autour de nous, nous pouvons choisir la façon dont elles nous impactent) et « Tu peux y arriver » (pour évoquer l’entraide, la coopération). Ces deux autres ouvrages sont, à mon avis, moins accessibles aux élèves de maternelle mais tout à fait exploitables en cycle 2 et cycle 3 !
Petit aperçu en image de « Tu es le jardinier de ton cœur » :
Et du petit dernier « Tu peux y arriver » :